4 - Marmisson (commune de Gauriac)

Où commence à affleurer les calcaires à Astéries de l’Oligocène inférieur (-32 / -28 Ma environ)

Zoom sur le log géologique du Blayais


La formation des calcaires à Astéries possède des intercalations marneuses en son milieu.

L’affleurement de Marmisson appartient certainement au niveau inférieur.

Accès au site

Observation des calcaires à Astéries de l’Oligocène inférieur (-32 / -28 Ma environ)

Accès

A partir de Roque de Thau, descendre la route D669 sur environ 500 m vers Marmisson. Cependant le parking de l’arrêt précédent permet aussi d’accéder à cet arrêt.
Au niveau des premières maisons, prendre un chemin qui monte en escaliers. On peut admirer sur la droite des maisons troglodytes creusées au niveau de la base du Calcaire à Astéries. Continuer un peu plus haut en empruntant le début du sentier de randonnée (borne verte). Aussitôt à droite, apparait une ancienne carrière avec une porte condamnée.

Carte de localisation du site à visiter (© IGN, Convention N°0137/GIP ATGeRi)
Localisation des affleurements décrits (© IGN 2009, Convention N°0137/GIP ATGeRi)

Que voir ? Que conclure ?

Observation des calcaires à Astéries de l’Oligocène inférieur (-32 / -28 Ma environ)

Généralités

Il y a environ 30 Ma, la mer a marqué de son empreinte sa dernière grande transgression   en recouvrant le nord de l’Aquitaine d’une épaisse couche calcaire. Cette formation, le Calcaire à Astéries, affleure dans le secteur le long de la Gironde en formant des falaises.

Paléoenvironnement  

Ce calcaire correspond à un environnement marin infra-tidal (sous la zone de balancement des marées, donc toujours submergé) de plate-forme peu profonde, en climat tropical où la précipitation chimique carbonatée était importante. C’est dans cet environnement propice que la faune a pu abondamment se développer et se conserver.

Les faciès   sont très variables, résultant de l’évolution du milieu (édification de récifs, de dunes sous-marines, creusement/comblement des chenaux, variabilité des courants, etc.) et des conditions de dépôts (énergie des vagues/marée, nature des éléments bioclastiques  /terrigènes,…).

Illustrations

Parcourez les affleurements   en cliquant sur les vignettes ci-dessous et découvrez les explications géologiques et interprétations hydrogéologiques.

Figure 1 : Litages obliques dans le Calcaire à Astéries à Marmisson

Figure 1 : Litages obliques dans le Calcaire à Astéries à Marmisson


Géologie

L’orientation est-ouest de l’affleurement permet d’avoir une vue transversale sur le régime de sédimentation. Le litage (stratification) observé sur cet affleurement ne correspond pas au pendage réel des couches : il s’agit, comme pour les calcaires de Blaye, de litages obliques typiques d’un environnement marin peu profond, où régnaient de forts courants qui distribuaient des débris coquillés dans le sens de la pente.

L’orientation de ces litages traduit une progression globale de la sédimentation d’est en ouest. La photo montre cette alternance de niveaux plus ou moins fins/grossiers, mise en évidence par l’altération : les niveaux plus fins étant moins résistants et inversement. Ces alternances sont appelées « séquences » : elles correspondent à des cycles de dépôts des sédiments. Ici, la base des séquences présente des dépôts un peu plus grossiers et il est possible d’observer des dépôts plus fins au sommet de chaque séquence : c’est le granoclassement.
La formation des Calcaires à Astéries se caractérise par des faciès variés. Le faciès type observable à Marmisson est un calcaire très bioclastique : les échinodermes (étoiles de mer, oursins,…) et les coraux sont bien conservés, notamment des fragments de bras d’étoiles de mer qui se présentent sous formes de petits polygones, les Astéries. Les mollusques ont laissé leur empreinte mais ont été dissous pour la plupart. Les algues sont bien représentées ainsi que la microfaune (plancton), bryozoaires et coraux.

Hydrogéologie

En termes d’hydrogéologie régionale, ce calcaire correspond à un système aquifère isolé, bien délimité verticalement par deux formations imperméables : les molasses du Fronsadais en dessous et les molasses de l’Agenais au-dessus.
Mais dans la région de Blaye (comme dans l’Entre-Deux-Mers), le calcaire affleure irrégulièrement et les nappes plus ou moins libres peuvent se retrouver « perchées » selon le recoupement de la topographie. Ces petites nappes alimentent des sources de faibles débits (quelques m3/h).

Ce calcaire a été, de manière générale, peu cimenté par la diagénèse (ensemble des processus physico-chimiques qui conduisent à l’induration des sédiments, la formation de la roche). Il est donc soumis à la dissolution, d’où une augmentation de sa porosité et sa perméabilité.

Comme pour les calcaires de Blaye, l’aquifère permet à l’eau de circuler de deux manières :

  • par une porosité matricielle (intergranulaire) : la connexion entre les pores s’améliore avec la dissolution de la matrice. La circulation est lente et diffuse. La porosité matricielle du Calcaire à Astéries peut être très forte : de 30 à 40 % par endroit,
  • par une porosité de fissure : en choisissant les chemins préférentiels des fissures, l’eau les agrandit, ce qui peut conduire à la formation de réseaux karstiques. La circulation est, dans ce cas, rapide et localisée.

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