2 - Falaise de l’Estampon (commune de Roquefort)

Où affleurent les calcaires dolomitiques   karstifiés du Cénomanien moyen (-96 Ma env. - âge Crétacé supérieur)

Accès au site

Observation des calcaires dolomitiques   karstifiés du Cénomanien moyen (-96 Ma env. - âge Crétacé supérieur)

Prendre la rue du Pisque (route D932) pour sortir du centre de Roquefort, vers le nord. Tourner dans la rue de Cousseilhat, qui mène à un ancien moulin sur l’Estampon. La rivière est très encaissée, à partir de cet endroit, entre des falaises calcaires sur les deux rives, que l’on voit mieux au bout de l’allée de Champagne. Il faut descendre dans le talus assez raide couvert de végétation (attention, car cela peut être dangereux par temps humides ; il est conseillé de demander l’autorisation aux riverains propriétaires).

Carte de localisation du site à visiter (© IGN, Convention N°0137/GIP ATGeRi)
Localisation des affleurements décrits (© IGN 2009, Convention N°0137/GIP ATGeRi)

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Observation des calcaires dolomitiques   karstifiés du Cénomanien moyen (-96 Ma env. - âge Crétacé supérieur)

Paléoenvironnement  

Les dépôts du Cénomanien se sont faits pendant un cycle transgressif commencé à l’Albien et au cours duquel la mer a envahi peu à peu toute la plate-forme nord-aquitaine. Les faciès   et l’abondance de la faune y reflètent des milieux de dépôts toujours assez peu profonds, dans la zone infralittorale proximale à moyenne d’une plate-forme qui s’étendait depuis la région charentaise jusqu’en Chalosse. Les séquences plus marneuses de la partie supérieure de l’étage attestent d’une plus grande ouverture sur l’océan de l’époque.
La dolomitisation est secondaire, en relation avec les fréquentes phases d’exondation de l’anticlinal   au cours du Tertiaire. Si la karstification est survenue de façon très ancienne, dès le Paléocène, elle s’est fortement accrue pendant le Quaternaire.

Illustrations

Parcourez les affleurements   en cliquant sur les vignettes ci-dessous et découvrez les explications géologiques et interprétations hydrogéologiques.

Figure 1 : Falaise de calcaires dolomitisés, très recristallisés, du Cénomanien moyen, bordant l'Estampon entre le moulin de Cousseilhat et le secteur sous l'allée de Champagne (Platel JP., 2014)

Figure 1 : Falaise de calcaires dolomitisés, très recristallisés, du Cénomanien moyen, bordant l’Estampon entre le moulin de Cousseilhat et le secteur sous l’allée de Champagne (Platel JP., 2014)

Géologie

Les dépôts du Cénomanien représentent la plus grande zone d’affleurement crétacée de la structure anticlinale de Roquefort. La série se subdivise en trois unités, caractérisées par leurs lithologies et leurs faunes fossiles. Selon les interprétations des données de forages, quant à la limite Albien-Cénomanien, en fonction des descriptions anciennes, on peut estimer que les deux unités inférieures sont épaisses au total de 60 à 100 m.

  • le Cénomanien inférieur à moyen basal : calcaires recristallisés à orbitolines
    La base du Cénomanien, qui n’est pas visible à l’affleurement mais a été reconnue dans plusieurs forages, est constituée par une assise de calcaires blancs microcristallins dont l’épaisseur dépasserait 30 m (quand la carte géologique a été levée, son sommet était encore visible, constitué de calcaires blanc-ocre, plus ou moins recristallisés, parfois dolomitiques, avec des marnes gris-vert). La faune fossile est surtout constituée de rudistes (Ichthyosarcolites, Caprotina) et de nombreux foraminifères benthiques (Orbitolina, alvéolinidés, etc…).
  • le Cénomanien moyen : calcaires dolomitisés à ovalvéolines
    Avec une puissance de 40 m environ, deux niveaux superposés se distinguent, constituant les falaises de l’Estampon, affleurant presque en continu sur 800 m environ entre le Moulin de Cousseilhat et la Rouquère.
    Séparé du niveau inférieur (décrit dans l’arrêt n°3 de Betgoua) par une assise de calcaire à grands Ichthyosarcolites, le niveau supérieur se trouve dans d’anciennes carrières, près du cimetière, et en falaises, au sud du Moulin de Cousseilhat, où affleure principalement un calcaire dolomitique ocre, bioclastique, à nombreux rudistes (Caprinidés) et préalvéolines. C’est ce faciès supérieur qui se rencontre le plus souvent en petites falaises de 5 à 6 mètres de hauteur, le long des rives. Ces couches sont caractérisées par la présence d’Ovalveolina et la disparition des orbitolines. La macrofaune est semblable à celle du Cénomanien inférieur (nérinées, natices, échinides et rudistes).
  • le Cénomanien supérieur : marnes à huîtres et à grandes préalvéolines
    La présence du Cénomanien supérieur marneux a été identifiée par sondages sur tout le pourtour de l’anticlinal de Roquefort, lors de la campagne de reconnaissance pétrolière, notamment sur les rives de l’Estampon, au nord du moulin de Cousseilhat et dans les coupes de la gare, mais ces assises sont très peu visibles aujourd’hui. Des marnes glauconieuses et silteuses vert-jaune à grises et des faciès de calcaires argileux y alternent, dans quatre séquences, sur 20 m environ de puissance totale.
    Les faciès marneux contiennent une riche faune d’huîtres (Pycnodonta, Ceratostreon), associées à des échinides, pectinidés, bryozoaires, gastéropodes, microsolénidés, rudistes (Polyconites) et à une riche et abondante microfaune de foraminifères (Praealveolina, Simplalveolina) et d’ostracodes.

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