7 - Carrière de La Plaine (commune de Veyrines-de-Domme)

Où affleurent les calcaires micritiques   du Tithonien (-147 Ma env. - âge Jurassique) recouverts en discordance   par les calcaires crayeux du Turonien inférieur (-93 Ma env. - âge Crétacé)

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Observation des calcaires micritiques   du Tithonien (-147 Ma env. - âge Jurassique) recouverts en discordance   par les calcaires crayeux du Turonien inférieur (-93 Ma env. - âge Crétacé)

Accès

Pour aller à la carrière de la Plaine, venant de la vallée du Céou (ville de Castelnau-la-Chapelle), prendre vers l’ouest, à Pont de Cause, la route D50 menant à Veyrines-de-Domme, qui s’élève en serpentant dans le thalweg de Combe Longue. Après un peu plus de 3 kms, la petite carrière abandonnée se trouve au nord de la route au milieu de petits virages. Attention pour garer un véhicule, il vaut mieux le faire quelques centaines de mètres plus bas.

Pour aller à la bulide de Vézac, tourner dans un petit chemin de terre au milieu de la route D57 qui traverse la vallée de la Dordogne entre les châteaux de Castelnau et de Marqueyssac. Les sources bulides se trouvent à 350 m environ de la route.

Carte de localisation du site à visiter (© IGN, Convention N°0137/GIP ATGeRi)
Localisation des affleurements décrits (© IGN 2009, Convention N°0137/GIP ATGeRi)

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Observation des calcaires micritiques   du Tithonien (-147 Ma env. - âge Jurassique) recouverts en discordance   par les calcaires crayeux du Turonien inférieur (-93 Ma env. - âge Crétacé)

Paléoenvironnement  

Les calcaires laminés du Tithonien correspondent à une sédimentation de vasière très peu profonde et de vaste extension (Aquitaine nord), régulièrement exondée en fonction des saisons et/ou des marées, soumise épisodiquement aux influences du large (Ammonites). Des Ptérosaures [1] parcouraient régulièrement ces faciès   d’estran, comme dans le célèbre site de Crayssac dans le Lot.

Alors que la transgression   cénomanienne n’a pas atteint cette partie orientale du Bassin   d’Aquitaine, une phase de sédimentation de plate-forme carbonatée nettement marine envahit le bassin   pendant le Turonien inférieur. Très rapidement ces faciès   fins de plate-forme externe s’accumulent sur un vaste territoire qui a dépassé largement vers l’est les limites d’érosion de la formation.

Illustrations

Parcourez les affleurements   en cliquant sur les vignettes ci-dessous et découvrez les explications géologiques et interprétations hydrogéologiques.

[1Dinosaures volants

Figure 1 : Discordance angulaire des calcaires crayeux blancs de la Formation de Domme (Turonien inférieur) sur les calcaires laminés grisâtres de la Formation de Cazals (Tithonien) à Veyrines de Domme (Platel JP., 2013)

Figure 1 : Discordance angulaire des calcaires crayeux blancs de la Formation de Domme (Turonien inférieur) sur les calcaires laminés grisâtres de la Formation de Cazals (Tithonien) à Veyrines de Domme (Platel JP., 2013)

Géologie

Dans ce secteur proche du grand anticlinal de Saint-Cyprien, l’érosion est importante au sud de la vallée de la Dordogne, décoiffant la totalité des grès et calcaires du Turonien (du haut en bas, Formations de Saint-Cirq et de Saint-Cyprien) dans le méandre de Saint-Julien et sous le château de Castelnau. Les calcaires crayeux du Turonien inférieur (Formation de Domme) reposent en discordance angulaire [1] sur les calcaires fins laminés du Tithonien (Formation de Berbiguières ou de Cazals) affleurant tout en bas des versants de la vallée du Céou et au bord de la Dordogne sous le plateau de Cénac.

Le bas du coteau nord de la Combe Longue est entaillé par une petite carrière (figure 1) dont le front a entaillé une masse de calcaires qui peut se subdiviser en deux parties :

  • la partie basse est constituée par des petits bancs de calcaires fins laminés grisâtres, plus ou moins dolomitiques et troués de petits conduits karstiques du Tithonien ;
  • la partie supérieure est faite, à sa base, par des bancs demi-métriques de calcaire silto-argileux à rognons et de wackestone gris glauconieux à foraminifères planctoniques et interlits argileux, matérialisant l’intervalle transgressif de la première séquence crétacée locale ; puis par des calcaires mudstones crayeux, finement bioclastiques, de la Formation de Domme, qui témoignent de l’extension de la transgression en plate-forme externe.

Cette formation repose en discordance angulaire de plus de 10 degrés sur les bancs inférieurs. En effet quand la mer est revenue avec la transgression du Crétacé supérieur, le substratum jurassique avait été nettement structuré pendant les 40 millions d’années environ du Crétacé inférieur et la région a été soumise non seulement aux érosions continentales et karstifications, mais aussi aux déformations plus ou moins fortes (plissements et failles) induites par la tectonique d’ouverture du golfe de Gascogne. Ceci expliquant que les premiers terrains crétacés reposent en nette discordance sur ceux du Jurassique.

La lacune des terrains cénomaniens découle du fait que la mer cénomanienne, venant régionalement de l’ouest, ne transgresse le Périgord Noir qu’à partir du Cénomanien supérieur et que, localement, ce point était une zone haute qui n’a été recouverte par la mer qu’à partir du Turonien inférieur.
Par ailleurs, le pendage des couches crayeuses est important vers le nord-est attestant de la tectonique compressive post-turonienne, en fait d’origine pyrénéenne, pendant l’Eocène.

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