6 - Falaise d’huîtres fossiles et source (commune de Sainte-Croix-du-Mont)

Où sont visibles des dépôts du Miocène, dont les célèbres huîtres fossiles.
Observation d’une source.

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Observation des dépôts du Miocène, dont les célèbres huîtres fossiles. Observation d’une source.

Accès

Les terrains postérieurs au calcaire à Astéries sont de nature essentiellement argileuse. Ils forment l’éponte séparant les aquifères   de l’Oligocène et du Miocène, éponte attribuée à la formation des molasses de l’Agenais, déposées au Chattien - Miocène basal.
On peut observer ces dépôts en montant la butte de Sainte-Croix-du-Mont par le sud, quelques mètres avant le château de La Rame (figure 1).

Figure 1 : Eponte oligo-miocène sur la butte de Sainte-Croix-du-Mont (© IGN, Convention N°0137/GIP ATGeRi)

Un peu plus haut, une petite falaise de grès apparaît. Le faciès   témoigne de la transgression   (avancée de la mer) du Burdigalien, qui s’observe plus facilement le long du sentier sous l’église (figure 2).
Arrivé à l’église, un joli panorama s’offre à nos yeux sur la Garonne et la rive gauche. Un sentier permet de sillonner la falaise et d’observer les vestiges de la mer du Miocène, dont les fameuses huîtres de Sainte-Croix-du-Mont.

Figure 2 : Accès à la falaise de Sainte-Croix-du-Mont (© IGN 2009, Convention N°0137/GIP ATGeRi)

Que voir ? Que conclure ?

Observation des dépôts du Miocène, dont les célèbres huîtres fossiles. Observation d’une source.

Paléoenvironnement  

A cet endroit, le Miocène inférieur reflète la lutte d’influences marines et continentales. Dans un environnement lagunaire protégé, le début du Burdigalien est soumis aux courants de marées (litages   obliques de marées dans les grès calcaires). La lagune est héritée du paléorelief formé par l’anticlinal   de Landiras plus à l’ouest, qui faisait émerger les terres. Face à la mer, les récifs s’y développent tandis que, derrière, dans la lagune, les huîtres s’accumulent dans un milieu proche de leurs conditions de vie car elles ont été peu usées, simplement désarticulées.

Vignoble

En face, de l’autre côté de la Garonne, se trouvent les deux vignobles de Sauternes et Barsac. Ils bénéficient d’un microclimat leur permettant de produire les vins blancs liquoreux les plus réputés de la planète. Le Ciron, un affluent de la Garonne, permet, à l’automne, la formation de brouillards matinaux nécessaires au développement du champignon Botrytis cinerea, grâce auquel le raisin se confit et acquiert ses arômes si caractéristiques.

La plupart des sols de ces deux vignobles sont établis sur les hautes terrasses de la Garonne et du Ciron. Remaniées par l’érosion hydro-éolienne à l’origine des colluvions  , les terrasses forment un relief en croupes. Les sols de Barsac sont plus superficiels et présentent une topographie plane où les dépôts sableux peu profonds des terrasses reposent sur le calcaire à Astéries. Les sols du Sauternais sont très hétérogènes dans l’espace. De la même manière que ceux du Haut-Médoc, ils sont constitués de graves, sables et argiles, les argiles étant, en général, en quantité plus importante.

Le cru le plus réputé du Sauternais, le Château d’Yquem, est établi pour une grande partie, sur un dôme d’argile nappé d’une mince couche de sable, pratiquement dépourvu de graves. Au-dessus de l’argile, des nappes   perchées ont tendance à se former et empêcheraient le développement des racines par asphyxie si ces parcelles n’étaient pas entièrement drainées. Plus de 100 km de drains sont installés depuis le XIXème siècle. C’est l’un des cas où on peut affirmer que le cru a été créé par l’homme, car sans drainage la vigne ne pourrait pas survivre.
(source : « Grand Atlas des Vignobles de France », par Benoît France, éditions Solar)

En plus, la réserve naturelle géologique de Saucats-La Brède

La réserve naturelle géologique de Saucats-La Brède permet de bien observer les dépôts du Miocène issus du dernier cycle transgressif dans la région.
A la différence de Sainte-Croix-du-Mont, l’environnement témoigne d’une mer ouverte et franche (zone plus distale), et ce à plusieurs reprises. Les sédiments sont de nature sablo-calcaire, parfois argileuse, avec souvent des accumulations importantes de fossiles : les faluns.
Ce sont des sédiments de plage sous-marine, peu indurés, dévoilés par l’érosion de cours d’eau affluant à la Garonne et conservés par la réserve. Des panneaux bien illustrés sont installés sur place.

Consulter le site de la réserve de Saucats-La-Brède.

Illustrations

Parcourez les affleurements   en cliquant sur les vignettes ci-dessous et découvrez les explications géologiques et interprétations hydrogéologiques.

Figure 3 : Séquences de dépôts granoclassées (© Galey A., BRGM, 2012)

Figure 3 : Séquences de dépôts granoclassées (© Galey A., BRGM, 2012)

Géologie

Le sommet de la butte est constitué des formations qui attestent de l’installation de la mer au Miocène, plus précisément à l’étage du Burdigalien, il y a 20 Ma. La nature du faciès est très localisée : l’avancée régionale de la mer s’est traduite par des accumulations d’huîtres. Les huîtres sont regroupées en plusieurs séquences, granoclassées, séparées par des surfaces d’érosion (figure 3).

On retrouve en dessous de la falaise, les terrains argileux du Chattien-Aquitanien s’étendant en pente relativement douce, sur lesquels des vignes ont été plantées.
L’épaisseur de cette éponte semble varier rapidement  : au niveau de Sainte-Croix-du-Mont, elle avoisine les 40 m, alors que vers l’ouest, elle ne fait plus que quelques mètres. Cette réduction d’épaisseur à l’ouest de Langon représente un risque pour l’aquifère de l’Oligocène, le rendant plus vulnérable.

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