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SAGE Nappes Profondes de Gironde
Certaines nappes profondes sont localement surexploitées ou en limite de surexploitation. La préservation et la gestion des ressources souterraines profondes sont règlementées par un Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux, le SAGE Nappes Profondes de Gironde.
Atteindre le « bon état » environnemental des ressources en eau
Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux des Nappes Profondes de Gironde est le premier SAGE du territoire français exclusivement consacré aux eaux souterraines.
Ce SAGE est une déclinaison opérationnelle des exigences du SDAGE Adour-Garonne pour répondre aux besoins de la Directive Cadre Européenne qui fixe les objectifs de « bon état environnemental » des ressources en eau à l’horizon 2015.
Il a été approuvé en 2003 [1], puis révisé en 2013 [2] afin d’être conforme aux exigences de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006. Désormais la nouvelle version du SAGE s’impose à tous !
C’est également le premier SAGE approuvé sur le bassin Adour-Garonne.
Faire coexister l’offre et la demande en eau
L’objectif de ce SAGE est d’atteindre, puis d’assurer un état des nappes souterraines permettant la coexistence normale des usages et le bon fonctionnement quantitatif et qualitatif de la ressource souterraine et des cours d’eau qu’elle alimente.
Il intervient uniquement sur les nappes dites « profondes » de Gironde auxquelles on a donné le nom des formations géologiques qui les renferment : Miocène, Oligocène, Eocène et Crétacé.
Quel périmètre pour ce SAGE ?
Même si les réservoirs et les ressources concernées par le SAGE s’étendent au-delà du territoire girondin, le SAGE Nappes Profondes de Gironde concerne exclusivement, comme son nom l’indique, le département de la Gironde. Le territoire du SAGE respecte une cohérence hydro-géographique, et socio-économique. Il concerne un territoire de plus de 10 000 Km2 et environ 1 400 000 habitants.
Qui décide du SAGE Nappes Profondes de Gironde ?
La Commission Locale de l’Eau (CLE) nommée en mars 1999 est la commission administrative du SAGE et lieu de débats et concertations. Elle est constituée de 24 membres.
La CLE s’appuie sur différentes instances de travail. Le secrétariat administratif est assuré par le Département de la Gironde, le secrétariat technique confié à la structure porteuse, le SMEGREG, et des expertises externes portées, entre autres, par le BRGM.
Etat des lieux de la ressource : les zones à risques
L’état des lieux a permis de mener une étude bien spécifique sur chaque aquifère concerné par le SAGE. Ces travaux ont permis de :
- localiser exactement les 4 aquifères et identifier leur type (nappe captive ou libre) ;
- répartir les usages par aquifère ;
- faire l’historique des variations des réserves des nappes depuis les années 1970.
Le SAGE a arrêté un Volume Maximum Prélevable Objectif (VMPO) pour chaque aquifère .
La comparaison du volume annuel prélevé à son VMPO permet de classer chaque unité de gestion dans l’une des catégories suivantes : déficitaire, à l’équilibre ou non déficitaire. Il apparait une surexploitation globale de l’Eocène (inférieur à moyen) avec une baisse généralisée de la piézométrie.
L’état des lieux réalisé dans le cadre du SAGE révisé identifie également deux zones à risques :
- un risque de salinisation de la nappe Eocène par les eaux fossiles confinées sous des argiles en bordure estuarienne. Ce risque est limité au secteur de l’extrême pointe Médoc et aux alentours de Pauillac ;
- une exploitation de la nappe Oligocène qui ne met pas en péril la ressource à grande échelle mais provoque un dénoyage du réservoir à proximité de l’agglomération bordelaise où se concentrent d’importants prélèvements.
Différents scénarios ont été simulés grâce au modèle nord aquitain (MONA) du BRGM. Ceux permettant d’atteindre et de garantir le bon état des nappes profondes ont pu être identifiés, ce qui a permis de décider des objectifs prioritaires et des moyens à mettre en place.
Les moyens pour atteindre le « bon état » de la ressource
Le SAGE est constitué de deux documents :
- le Plan d’Aménagement et de Gestion Durable de la ressource en eau et des milieux aquatiques (PAGD), qui définit les objectifs et moyens. Il présente au total 100 dispositions ;
- le Règlement.
En effet, la restauration et le maintien du bon état des nappes profondes nécessitent un encadrement réglementaire spécifique qui combine une optimisation des usages et une substitution des ressources, si nécessaire.
Moyen 1 : Gestion des prélèvements et des ouvrages
Le SAGE impose ainsi, au travers du « Règlement », la prise en compte de ses objectifs dans les projets soumis à autorisation ou à déclaration, qui sont susceptibles d’avoir un impact sur les nappes du SAGE. Ce sont les services de l’Etat (police de l’eau, police des installations classées) qui ont la charge de faire respecter ce Règlement.
Moyen 2 : Optimisation des usages
La politique d’optimisation des usages concerne, elle, tous les usagers du territoire du SAGE. Tous les usages sont concernés (pertes sur le réseau, consommations collectives, individuelles, domestiques industrielles ou agricoles) mais des moyens d’accompagnement sont attribués en priorité aux usagers alimentés à partir d’unités de gestion déficitaires, de zones à risques ou à enjeux.
Moyen 3 : substitution des ressources
Les économies d’eau étant insuffisantes pour atteindre les objectifs du SAGE, des substitutions de ressources sont indispensables. Des solutions sont à l’étude, particulièrement en zone Centre.
Le SAGE inclut aussi un volet de formation, d’information et de sensibilisation envers les scolaires et le grand public, pour promouvoir un usage raisonné de la ressource (programme « L’eau un enjeu majeur » et « Espaces Info Economie d’Eau »).
Les premiers résultats de la politique d’optimisation…
Un suivi permet d’évaluer l’efficacité de la politique d’optimisation des usages, au travers d’un tableau de bord. Il s’appuie sur « l’empreinte d’un habitant sur la ressource », c’est-à-dire le volume total prélevé pour l’alimentation en eau potable (incluant les pertes en distribution, les usages collectifs et les consommations liées à l’activité économique), divisé par le nombre d’habitants.
Cette « empreinte » est utilisée pour fixer l’objectif de la politique d’optimisation des usages dans le projet de SAGE révisé.
Depuis 2003 et malgré une augmentation de la population (+1,1% par an), supérieure aux prévisions, les volumes à substituer ont été réduits et les investissements à prévoir en matière de substitution ne sont plus estimés aujourd’hui qu’à 100 M€, contre 150 M€ il y a dix ans.