Le département de la Gironde se caractérise par la présence d’importantes réserves en eaux souterraines plus ou moins profondes. Les niveaux des nappes dans les grands systèmes aquifères (Jurassique, Crétacé supérieur, Éocène, Oligocène, Miocène et Plio-Quaternaire) sont suivis :
- dans le cadre de la Directive -Cadre sur l’Eau (DCE),
- mais aussi au travers d’un réseau de suivi spécifique du Département de la Gironde.
Ces réseaux permettent de suivre l’état quantitatif des nappes .
Le suivi des nappes
Les nappes superficielles
Les suivis des nappes les plus superficielles contribuent à fournir aux 9 SAGE de Gironde (Lacs médocains, Leyre - cours d’eau côtiers et milieux associés, Estuaire de la Gironde et milieux associés, Ciron, Étangs littoraux Born et Buch, Vallée de la Garonne, Isle - Dronne, Dropt et Dordogne Atlantique) des éléments de compréhension sur le fonctionnement des hydrosystèmes (évolution des niveaux de nappes dans le temps, relations nappe /rivière…). Ces nappes superficielles sont étroitement liées au réseau hydrographique et les débits des cours d’eau sont généralement soutenus en période d’étiage par la « vidange » de ces nappes (soutien d’étiage naturel).
Les nappes profondes
La gestion des nappes profondes se fait dans le cadre du SAGE « nappes profondes de Gironde ». Cette gestion se fait par zone géographique appelée Unité de Gestion (Centre, Littoral, Médoc/Estuaire, Nord et Sud), et par grands aquifères .
L’acquisition des données vise à fournir les éléments de connaissance nécessaires au tableau de bord, élaboré pour le SAGE ; à la gestion des prélèvements ; à l’évaluation des ressources potentielles et au diagnostic de l’état des nappes , afin de répondre aux exigences de la DCE.
L’exemple de la nappe de l’Eocène
Les eaux de la nappe de l’Éocène sont principalement utilisées pour l’alimentation en eau potable . Le niveau piézométrique de la nappe et son évolution dans le temps sont variables selon les secteurs. Une dépression piézométrique est observée, depuis plusieurs décennies, au centre du département, en lien avec les importants prélèvements qui y sont réalisés.
Voir les points de suivis par nappe.
Les volumes prélevés
Les prélèvements, déclarés ou estimés, pour tous les aquifères du département de la Gironde ont atteint 217,13 millions de m3 en 2018. Par rapport à 2017, ils sont en baisse de 3,85 Mm3 (- 1,7 %). Globalement, la comparaison des prélèvements entre 2018 et 2017 montre :
- une baisse significative des prélèvements opérés dans l’Éocène inférieur à moyen (- 3,1 %), le Miocène (- 2,0 %) et le Plio-Quaternaire (- 6,6 %),
- une relative stabilité des prélèvements opérés dans le Crétacé-Jurassique (+ 0,9 %) et l’Éocène supérieur à moyen (- 1,0 %),
- une augmentation des prélèvements opérés dans l’Oligocène (+ 6,6 %),
- que la baisse des prélèvements en 2018 est générale pour tous les usages, en particulier pour l’usage agricole (- 5,5 Mm3), à l’exception de l’usage pour l’eau potable (AEP ), pour lequel on constate une augmentation des prélèvements de 2,5 % (+ 3 Mm3), et de la mise en bouteille d’eau souterraine (+ 116 %, pour un volume total légèrement inférieur à 300 000 m3). L’augmentation des prélèvements pour l’usage AEP a affecté tous les aquifères , à l’exception de celui de l’Éocène inférieur à moyen.
- Evolution des prélèvements par aquifère (en millions de m3) dans les eaux souterraines du département de la Gironde, entre 2003 et 2018 ©BRGM-2018
Les volumes prélevés pour l’AEP et l’usage agricole représentent un total compris entre 93,4 et 95,6 % du volume total annuel prélevé. L’usage industriel arrive en 3ème position avec un pourcentage annuel des prélèvements compris entre 2 et 3,5 %. Le reste se répartit entre les autres usages.
- Evolution des prélèvements par usage (en millions de m3) dans les eaux souterraines du département de la Gironde, entre 2003 et 2018 ©BRGM-2018
Les volumes prélevés pour l’AEP représentent, chaque année, un total compris entre 46,9 et 55,1 % du volume total annuel prélevé. Ils varient peu au cours de la période 2003-2018 (écart type de 2,9 Mm3).
Les volumes estimés pour l’usage agricole représentent, chaque année, un total compris entre 39,1 et 48,4 % du volume total annuel prélevé. Avec 85,1 Mm3, ces volumes, en 2018, sont inférieurs à la moyenne (2003-2017), qui est égale à 103,4 Mm3. Ils sont ceux qui varient le plus au cours de la période 2003-2018, avec un écart type de 12,5 Mm3 (voir illustration ci-dessus).
Les prélèvements retenus au sens des VMPO [1] dans les nappes relevant du SAGE « nappes profondes de Gironde » ont pu être évalués à 144 Mm3 (environ 1,5 Mm3 de plus qu’en 2017). Ce volume reste inférieur au VMPO GLOBAL, fixé à 202,9 Mm3, dans le Plan d’Aménagement et de Gestion Durable de la ressource (PAGD, 2013).
Les volumes prélevés dans chaque aquifère sont inférieurs au VMPO fixé pour chacun d’entre eux, à l’exception de ceux prélevés dans les aquifères de l’Éocène, où ils sont globalement supérieurs de 5,59 Mm3. On note toutefois, pour ces derniers, une baisse des prélèvements de 2,33 Mm3, par rapport à 2017.
Ce sont les Unités de Gestion « Centre » et, dans une moindre mesure « Littoral », qui sont concernées par ces dépassements.