Le projet AZENA répond aux objectifs du SAGE Nappes profondes de Gironde de garantie de bon état des ressources dans son périmètre. Sur certains secteurs localisés, il est établi que les eaux des nappes profondes émergent en direction de la surface : par des sources, ou en alimentant des nappes superficielles - lorsque les nappes ne sont pas séparées par des couches de terrain imperméables. Le maintien de ces flux issus des nappes profondes peut être essentiel au fonctionnement des milieux naturels (zones humides, cours d’eau, etc.), ou au maintien des usages de l’eau (eau potable, activités aquatiques, etc.).
A l’échelle locale, une gestion en pression des nappes profondes peut donc être nécessaire pour garantir ces débits sortants au profit des milieux superficiels, ou des usages de l’eau. C’est pourquoi le SAGE a défini la notion de zones à enjeux aval pour les milieux ou pour les usages (ZAEA) dans sa disposition n°6 : il s’agit de zones sur lesquelles pourront être définies des règles de gestion des eaux souterraines profondes sur la base de l’enjeu identifié en surface (milieu ou usage inféodé au flux sortant). Ces règles définiront des orientations pour la répartition spatiale des prélèvements et des niveaux à respecter dans les nappes profondes pour garantir un flux minimum vers les eaux de surface pour ne pas empêcher leur maintien en bon état.
Le projet AZENA (atlas des zones à enjeux aval) vise à établir l’atlas de ces zones à partir des connaissances actuelles sur le milieu souterrain. Dans la mesure où ces connaissances sont vouées à s’améliorer, et où les usages, et parfois l’état des milieux, sont susceptibles d’évoluer dans le temps, cet atlas sera bien entendu être évolutif.
La première phase du projet (rapport public BRGM RP-64318-FR) a permis d’identifier les sept grandes zones à enjeux aval potentielles :
- le Bassin d’Arcachon,
- la vallée de la Leyre,
- la structure anticlinale de Villagrains-Landiras,
- la Garonne et affluents des rives gauches de Garonne et de Gironde,
- l’Entre-Deux-Mers,
- l’estuaire de la Gironde,
- les rives droites de la Gironde et de la Dordogne.
Au fil de l’avancement du projet, il est apparu que la dépendance des milieux et des usages superficiels vis-à-vis des sorties des nappes profondes pouvait être appréhendée, essentiellement de manière subjective en concertation avec les acteurs locaux (animateurs de SAGE, fédérations de pêche, services de l’Etat, etc). Par contre, les connaissances actuelles sont insuffisantes pour aborder de manière fiable les questions de quantification des flux et niveaux minimums à garantir localement.
C’est pourquoi les phases suivantes du projet ont intégré des acquisitions de mesures sur certaines des grandes zones à enjeux aval potentielles. En l’absence de données précises existantes, il s’est agi d’obtenir les premiers éléments permettant de mieux circonscrire les contributions des eaux souterraines profondes vers la surface, et les enjeux associés par grands secteurs.
Sur la base de ces éléments, une première version de l’atlas des zones à enjeux aval sera construite en concertation avec les acteurs locaux. Elle permettra d’établir les secteurs sur lesquels les sorties des nappes souterraines concordent avec des activités ou des milieux naturels qu’elles peuvent impacter.
Cet atlas sera ensuite voué à être complété au fur et à mesure de l’avancée des connaissances : des investigations sont par exemple en cours sur la Leyre et sur l’Anticlinal de Villagrains-Landiras pour mieux quantifier les participations des eaux souterraines.