1 - La Citadelle de Blaye (commune de Blaye)

Où affleurent les calcaires gréseux marins de l’Eocène moyen (-46 à -38 Ma environ)

Zoom sur le Log géologique du Blayais



Sur la partie gauche du Log, la colonne bicolore permet de distinguer dans l’ensemble les grands aquifères   (bleu) des épontes imperméables ou semi perméables (rouge), et dans le détail des étages, de localiser les formations plus ou moins aquifères  .

Zoom sur le Log géologique du Blayais - Sommet des calcaires de Blaye, les plus récents donc, d’âge éocène moyen observés à la Citadelle

Les Calcaires de Blaye représentent un aquifère régional majeur avec les sables sous-jacents qui n’affleurent pas à Blaye mais qui sont en continuité avec les calcaires.

Accès au site

Observation des calcaires gréseux marins de l’Eocène moyen (-46 à -38 Ma environ)

Accès

A gauche de l’accès sud à la Citadelle, à environ 50 mètres, des escaliers permettent de descendre dans les douves. On accède, par-là, à l’affleurement   « des douves sud », en sous-bassement de la muraille (figure 1), présentant des calcaires bioclastiques   et gréseux.
Nous observons ces calcaires tout au long du cheminement dans les douves, qui mène à la partie nord de la Citadelle. Au niveau des douves nord, l’affleurement   des calcaires fait apparaître le sens de progradation   des sédiments, avec des structures bien visibles que l’on appelle « clinoformes ».

Carte de localisation du site à visiter (© IGN, Convention N°0137/GIP ATGeRi)
Localisation des affleurements décrits (© IGN 2009, Convention N°0137/GIP ATGeRi)

Que voir ? Que conclure ?

Observation des calcaires marins gréseux de l’Eocène moyen (-46 à -38 Ma environ)

Généralités

Ce calcaire forme le sommet de la formation des Calcaires de Blaye (Eocène moyen) constituée principalement de calcaires, calcaires gréseux et grès. Il présente plusieurs séquences de dépôts avec des litages   obliques et de fortes variations latérales, c’est-à-dire que le faciès   peut varier sur un même niveau.

Les Calcaires de Blaye représentent un aquifère   régional majeur avec les sables sous-jacents qui n’affleurent pas à Blaye mais qui évolue en continuité avec les calcaires.

Paléoenvironement

Ces dépôts calcaires attestent d’un environnement marin peu profond, de faciès   très variable dans l’espace et le temps, car situé près du littoral et donc soumis à des courants assez forts (stratifications inclinés, litages   obliques, clinoformes, chenaux). Les courants redistribuaient les sédiments marins bioclastiques   (à coquilles) et les sables grossiers amenés par les fleuves de l’Eocène.
Ces dépôts alternaient avec des phases d’érosion, parfois dues aux émersions (surface de discontinuité).

Illustrations

Parcourez les affleurements   en cliquant sur les vignettes ci-dessous et découvrez les explications géologiques et interprétations hydrogéologiques.

Figure 1 : Affleurement des douves sud

Figure 1 : Affleurement des douves sud

Géologie

Les calcaires observés à la Citadelle appartiennent à l’aquifère de l’Eocène moyen (70 à 100 mètres d’épaisseur). Ils sont constitués par des calcaires, grès et marno-calcaires. Ils surmontent des sables marins et continentaux du début de l’Eocène moyen et de l’Eocène inférieur (plus d’une centaine de mètres). Les deux aquifères, sableux et calcaires, sont en contact et forment un ensemble épais.

L’anticlinal de Blaye-Listrac fait affleurer les calcaires de part et d’autre de la Gironde, avec cependant un certain décalage, dû au jeu de la faille située le long du fleuve : les terrains à l’est (rive droite) se retrouvent plus surélevés par rapport aux couches en rive gauche (Médoc), qui constitue le compartiment effondré. Toutefois, l’épaisseur importante de l’aquifère éocène permet une communication entre les rives de la Gironde. Cette continuité n’a pas été coupée :

  • par le décalage de la faille sous l’estuaire ;
  • ni par les entailles des alluvions dans les calcaires (0 à 30 m d’épaisseur d’alluvions).

Hydrogéologie

La piézométrie (altitude de la nappe) de l’Eocène forme dans ce secteur une crête qui correspond à l’axe de l’anticlinal et qui sépare deux creux piézométriques : au sud, celui lié au prélèvement important de l’agglomération bordelaise ; au nord, celui causé par le drainage de l’estuaire (la nappe alimente en grande partie le fleuve).

Avec le pendage régional des couches, les réservoirs deviennent captifs en direction du sud/sud-ouest.

Ces zones, où affleure l’Eocène moyen, constituent des surfaces d’infiltration par lesquelles l’eau de pluie s’infiltre. Elles peuvent donc contribuer à l’alimentation de la nappe profonde de l’Eocène inférieur, mais aussi à une éventuelle pollution. On parle de « la vulnérabilité » de l’aquifère.

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