Observation des argiles brunes et grises du Flandrien (de -5 000 ans env. à Actuel - Holocène)
A la fin de la glaciation würmienne, la transgression flandrienne a permis à la mer de regagner sur la côte et c’est vers -8 000 à -6 000 ans qu’un bras de mer a commencé à envahir le substratum de l’estuaire actuel, s’infiltrant d’abord dans les paléocours, puis submergeant les unes après les autres, les alluvions des terrasses pléistocènes étagées. Toutes les zones basses des rives charentaises et médocaines se sont alors comblées peu à peu par le bri, résultant des limons apportés par la Garonne et la Dordogne et des produits d’érosion des falaises côtières ; le tout re-déposé par la mer, sur les zones intertidales (slikkes), qui se surélèvent lentement, suivant la montée du niveau de la mer.
Il ressort des renseignements archéologiques que la fin de la transgression flandrienne, depuis -5 000 ans, s’est effectuée de façon très régulière, avec une montée relative du niveau de la mer d’environ 6 mètres en moyenne par millénaire. Toutefois, il est probable que le niveau se soit stabilisé plusieurs fois pendant quelques siècles, pour reprendre ensuite sa montée. Les témoins de ces arrêts sont des cordons littoraux, dans le nord du Médoc, dont le plus important est le cordon coquillier de Richard, daté de -2 500 à -1 500 ans. Il domine de 1 à 2 mètres les marais récents. L’optimum de la transgression a été atteint vers le IIe siècle avant J.C.(-2 150 à -2 050 ans), comme l’attestent les nombreux sites à sel, protohistoriques, découverts à la limite des marais et dans les marais de l’Aunis (Charentes). Les plus grandes étendues affleurantes de ces argiles sont dans le marais de Saint-Vivien-de-Médoc (rive gauche) et dans les marais de Saint-Ciers-sur-Gironde (rive droite), avec 5 à 10 mètres d’épaisseur.
La régression finale de la mer, vers 200 ans avant J.C., jusqu’aux rivages actuels de l’estuaire, a peu à peu asséché les vases des slikkes colonisées, par la végétation des schorres, pour donner les mattes et palus actuellement couverts de prairies.
Illustrations
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