Le département de la Gironde se caractérise par la présence d’importantes réserves en eaux souterraines, plus ou moins profondes. Le niveau et la qualité des eaux des 6 grands systèmes aquifères (Jurassique, Crétacé supérieur, Éocène, Oligocène, Miocène et Plio-Quaternaire) sont suivis dans le cadre de la Directive -Cadre sur l’Eau (DCE), auquel s’ajoute le réseau de suivi du Département de la Gironde.
Ces suivis permettent le diagnostic de l’état des nappes et contribuent à fournir les éléments de connaissance nécessaires au tableau de bord, élaboré par les SAGEs.
Les suivis des nappes les plus superficielles contribuent à fournir aux 9 SAGE [1] de Gironde (Lacs Médocains, Bassin de la Leyre et milieux associés, Estuaire de la Gironde, Ciron, Étangs littoraux Born et Buch, Vallée de la Garonne, Isle - Dronne, Dropt et Dordogne Atlantique) des éléments de compréhension sur le fonctionnement des hydrosystèmes (évolution des niveaux de nappes dans le temps, relations nappe /rivière…). Ces nappes superficielles sont étroitement liées au réseau hydrographique et les débits des cours d’eau sont généralement soutenus en période d’étiage par la « vidange » de ces nappes .
- Localisation des piézomètres et des qualitomètres sollicitant les formations du Plio-Quaternaire ©BRGM
- Extension des formations du Plio-Quaternaire et points suivis ©BRGM
L’intérêt du suivi des nappes superficielles
Les nappes du Plio-Quaternaire présentent un très grand intérêt économique. Elles sont en effet utilisées directement ou indirectement par ou pour de nombreux usages : le développement de la végétation et des milieux, l’irrigation agricole, les arrosages individuels et collectifs (pelouses, terrains de sports…). Elles sont également sollicitées pour les activités qui n’ont pas d’exigence particulière de qualité des eaux, notamment la géothermie de très basse énergie (« géothermie domestique »). Par ailleurs, dans de nombreux territoires, ces nappes sont à l’interface de zones humides.
Les volumes prélevés dans les nappes superficielles
En 2016, environ 3 000 ouvrages, sollicitant les formations du Plio-Quaternaire, ont été recensés pour un volume prélevé estimé à 103,3 millions de m3. Environ 95 % des prélèvements l’ont été pour les besoins agricoles (à noter le manque de connaissance sur les volumes prélevés par les particuliers).
Les niveaux des nappes superficielles
Les niveaux des nappes superficielles suivent généralement les cycles climatiques annuels avec une recharge des nappes en période hivernale et une vidange au cours de la période estivale.
De ce fait et d’une manière globale, les niveaux n’évoluent pas sur le long terme (pas de baisse ou d’augmentation constatée depuis les premières mesures jusqu’à actuellement). Les chroniques ci-dessous montrent les variations annuelles des niveaux piézométriques avec globalement des niveaux en période estivale plus bas en 2016 du fait notamment d’un été sec et donc d’une demande en eau importante pour l’irrigation des cultures.
- Evolution de la piézométrie pour les nappes du Plio-Quaternaire, entre la moyenne 2000-2015 et 2016 ©BRGM-2016
La qualité des eaux
Le (ou les) éponte(s) [2] protège(nt) relativement bien les eaux des aquifères profonds captifs, qui ne contiennent en règle générale pas de contaminants d’origine anthropique. Par contre, ce confinement au sein de l’aquifère profond peut engendrer la présence naturelle de teneurs importantes en paramètres indésirables (fer, manganèse, fluor, arsenic etc.).
Pour l’analyse de la qualité de l’eau, les données de l’Agence Régionale de la Santé (ARS) sont utilisées en complément de données issues du réseau départemental de la Gironde.
Sur 8 ouvrages localisés dans les formations plio-quaternaires, 5 d’entre eux présentent un paramètre dont la valeur est au-dessus de la limite/référence de qualité des eaux destinées à la consommation humaine, au moins 1 fois au cours de l’année 2016, pour les éléments hors
micro-polluant et qui sont pour la plupart d’origine naturelle (fer, manganèse, turbidité ). Concernant les pesticides, les métolachlor ESA et OXA, ainsi que la simazine, correspondent, comme en 2014, aux molécules les plus fréquemment quantifiées en 2016.
Il est rappelé que les nappes plio-quaternaires sont très peu utilisées en général pour l’eau potable.
- Teneurs en pesticides mesurées dans les eaux des nappes plio-quaternaires en 2016 ©BRGM
A savoir
Les données volumétriques, piézométriques et chimiques, valorisées dans le cadre de cette étude, ont été intégrées dans la banque de données du SIGES Aquitaine et/ou dans ADES. Elles sont à la disposition des acteurs de la gestion de l’eau, mais aussi d’un public plus large (bureaux d’études, particuliers…) qui souhaiteraient les utiliser.