Bilan à la fin de l’année 2018

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L’eau souterraine en Gironde, en 2018 : le suivi « qualité » des nappes  

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Le département de la Gironde se caractérise par la présence d’importantes réserves en eaux souterraines plus ou moins profondes. La qualité des eaux contenues dans les principaux systèmes aquifères   du département (Jurassique, Crétacé supérieur, Éocène, Oligocène, Miocène et Plio‐Quaternaire) est suivie :

  • dans le cadre de la Directive  -Cadre sur l’Eau (DCE),
  • mais aussi au travers d’un réseau de suivi spécifique du Département de la Gironde.

Le suivi piloté par l’Agence Régionale de Santé (ARS) dans les captages d’eau potable du département apporte des informations complémentaires, précieuses à la connaissance des eaux souterraines.


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Le suivi des nappes  

La composition des eaux souterraines résulte d’un ensemble de processus d’altération des roches et d’interaction entre les eaux et la roche. Mais les activités humaines impactent également la composition chimique des eaux, notamment par l’apport de « contaminants » tels que les métaux lourds, les pesticides, les nitrates… Ces éléments, produits par l’homme, sont issus des activités de l’industrie, des pratiques agricoles ou encore domestiques.
Les eaux des nappes   profondes bénéficient d’une très bonne protection naturelle et ne contiennent donc en règle générale pas de contaminants d’origine anthropique. Par contre, ce confinement au sein de l’aquifère   profond peut engendrer la présence naturelle de teneurs importantes en paramètres indésirables (fer, manganèse, fluor, arsenic etc.).
Le suivi de la qualité des nappes   profondes contribue à fournir les éléments de connaissance, nécessaires à l’établissement du tableau de bord du SAGE « nappes profondes de Gironde », aux actions du SMEGREG (l’Etablissement Public Territorial de Bassin   (EPTB) « nappes   profondes de Gironde »), à l’adaptation départementale de la gestion des prélèvements et à l’évaluation de la qualité des ressources potentielles.

Ouvrages de suivi de la qualité des eaux souterraines en Gironde (hors suivi ARS) ©BRGM

Le mode opératoire pour analyser la qualité des eaux

La bonne pratique de l’échantillonnage conditionne en très grande partie la fiabilité des données et donc l’interprétation que l’on pourra en faire. Il est nécessaire de prendre toutes les dispositions pour assurer la bonne représentativité et l’intégrité des échantillons réalisés, depuis l’extraction du milieu souterrain jusqu’au laboratoire d’analyses. Les consignes relatives au flaconnage, conditionnement, conservation et transport sont importantes à respecter pour chaque paramètre chimique.

Processus de mise à disposition des données : du prélèvement à la consultation sur Internet ©BRGM

Les pesticides dans l’eau

Les produits phytosanitaires, principalement des pesticides à usage agricole, sont recherchés depuis 2002 dans les réseaux de suivi des eaux souterraines de Gironde. Certains sont retrouvés dans le Miocène, mais ils le sont surtout dans les aquifères   du :

  • Plio‐Quaternaire : des pesticides sont détectés dans 9 des 10 ouvrages prélevés ;
  • et de l’Oligocène : le ratio est de 18 ouvrages concernés pour 69 prélevés. Ces 18 ouvrages sont situés en zone géographique Centre, majoritairement à l’ouest de Bordeaux.
©BRGM-2018

Malgré son interdiction en 2003, l’atrazine et ses dérivés sont toujours détectés dans les eaux souterraines, à des teneurs le plus souvent en baisse. Les dérivés du S-métolachlore sont quant à eux quantifiés dans 10 à 15 % des ouvrages dans lesquels ils sont recherchés.

Evolution des teneurs en atrazine, en μg/L (ouvrage 08287X0004, à Saint‐Genis‐du‐Bois) ©BRGM-2018
Le métolachlore est un pesticide organochloré, plus précisément un désherbant. Il est interdit en France depuis 2003, et remplacé par un produit très proche, le S‐métolachlore. Ses produits de dégradation sont le OXA métolachlore et ESA métolachlore. L’atrazine et la simazine sont des herbicides interdits en France depuis 2003 également. Les produits de dégradation du métolachlore, de l’atrazine et de la simazine sont retrouvés dans les eaux souterraines.

Le fer dans l’eau souterraine

Le fer est largement répandu dans les eaux souterraines, sous une forme dissoute dans l’eau, mais aussi contenu dans des microparticules transportées par l’eau. On distingue ainsi deux types d’analyse : l’une pour le fer dissous et l’autre pour le fer total.
La référence de qualité pour des eaux destinées à la consommation humaine porte sur les teneurs en fer total : elle est de 200 μg/l. Il est intéressant de noter qu’elle ne correspond pas à une limite de toxicité, comme pour la plupart des éléments, mais est guidée par des considérations « ménagères » (tâches sur le linge et les appareils sanitaires). Le goût de fer dans l’eau apparait par ailleurs à 300 μg/l.

Présentation, par aquifère, des teneurs moyennes en fer total analysées en 2018 ©BRGM-2018

En 2018, 235 analyses ont été réalisées pour le fer total, dans les ouvrages de suivi du département de la Gironde (tous réseaux confondus). Les concentrations analysées (en μg/l) diffèrent fortement selon les secteurs et les nappes  .
Les valeurs les plus faibles sont inférieures à la limite de détection, tandis que les plus élevées dépassent 3 mg/l. En moyenne, les valeurs les plus fortes sont retrouvées dans les aquifères   de l’Eocène et surtout du Plio‐Quaternaire, mais des valeurs élevées peuvent être rencontrées ailleurs. Si cela s’avère nécessaire, une déferrisation de l’eau peut être conduite, par exemple par oxydation et filtration.


Pour aller plus loin…

Contrairement à la piézométrie des nappes   libres, la chimie des eaux souterraines est généralement assez stable dans le temps. Les variations enregistrées sont donc des marqueurs d’un comportement spécifique et renseignent en cela du fonctionnement des eaux souterraines dans un périmètre donné. Parmi les facteurs d’influence, on peut citer les apports anthropiques ou la proximité du biseau salé.

Evolution des teneurs en fer total (ouvrage 07792X0006 de la nappe de l’Eocène, à Berson) ©BRGM-2018

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