Où sont les sites géothermiques ?
Une première phase entre 1975 et 1986, suite au choc pétrolier, a principalement vu la création de plusieurs forages profonds destinés à produire de l’eau chaude. Celle-ci est utilisée directement pour le chauffage de bâtiments, et chaque ouvrage est susceptible d’alimenter un quartier. La plupart de ces forages sont encore en activité actuellement, sur plusieurs agglomérations. Les premiers forages sur Saint-Paul-les-Dax ont été réalisés à plus de 1 700 m de profondeur en 1975 et 1979, et sur Mont-de-Marsan entre 1 800 et 2 000 m de profondeur en 1976 et 1984. Sur Bordeaux Métropole, plusieurs ouvrages, forés entre 1981 et 1986 à des profondeurs de l’ordre de 1 000 à 1 200 m, alimentent certains quartiers : Mériadeck (bâtiments administratifs jusqu’à l’hôtel de ville, piscine Judaïque), Pessac-Saige (logements collectifs), Base Aérienne 106. A noter également, le cas particulier de l’Esturgeonnière du Teich, qui exploite un ancien forage de recherche pétrolière réhabilité pour la production d’eau chaude.
La deuxième phase, à partir des années 2000, est axée sur le développement de la géothermie « superficielle », pour des applications et usages très variés : bâtiments tertiaires (CPAM de Bayonne, archives municipales de Bordeaux), établissements de santé (EHPAD de Marcheprime et de Mimizan), établissements scolaires (lycées Grand Air d’Arcachon, Hélène Duc de Bergerac, Saint-Exupéry à Parentis-en-Born, collège d’Hourtin), viticulture (château Pontet-Canet), bâtiments communaux (mairie et école d’Aubas, centre social et culturel de Mérignac-Beaudésert, pôle petite enfance d’Audenge)
Cette phase se poursuit actuellement avec un fort intérêt pour les différentes filières géothermiques, qui répondent de manière croissante aux objectifs ambitieux de réduction des consommations énergétiques et de réduction des rejets de gaz à effet de serre que se fixent les entreprises et les collectivités. Le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine notamment conduit une politique ambitieuse de rénovation et rationalisation énergétique de ses lycées, dans laquelle les filières géothermiques ont une place centrale.
Lorsque l’opportunité d’occurrence d’un aquifère se présente, et qu’il peut répondre efficacement aux besoins énergétiques du bâtiment, celle-ci peut être mise à profit, c’est le cas des exemples du territoire figurés ci-dessous :
- Exemples d’installations géothermiques sur nappe (« boucle ouverte ») en Nouvelle-Aquitaine
Mais quel que soit le contexte hydrogéologique, la géothermie peut apporter des réponses aux besoins énergétiques par la filière sur sondes géothermiques, c’est le cas des exemples figurés ci-dessous :
- Exemples d’installations géothermiques sur sondes (« boucle fermée ») en Nouvelle-Aquitaine
Certaines de ces installations sont considérées comme exemplaires au niveau national, des détails sont apportés sur les liens ci-dessous :
- CPAM de Bayonne
- Pépinière d’entreprises de Bayonne (64)
- EHPAD de Marcheprime (40)
- Guide Ademe « Chauffer et rafraîchir avec une énergie renouvelable »
Comment évaluer rapidement le potentiel géothermique d’un site ?
Dans le cadre du développement des énergies renouvelables, le Conseil Régional d’Aquitaine, l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Énergie) et le BRGM, avec le concours financier du FEDER (Fonds Européen de Développement Régional), ont décidé de réaliser un outil d’aide à la décision permettant de déterminer l’exploitabilité locale des aquifères (nappes d’eau souterraine) pour alimenter une installation géothermique superficielle, notamment assistée par pompe à chaleur, pour tous types d’usages, et profonde (basse énergie) pour des projets conséquents.
Cet outil se présente sous forme d’un atlas regroupant les informations compilées pour seize aquifères .
- ©BRGM
L’atlas permet d’afficher, en tout point du territoire de la région (lorsque les données disponibles le permettent), le potentiel géothermique des aquifères , en vue d’une utilisation très basse énergie ou basse énergie.
Des informations complémentaires, d’ordre hydrogéologique (aquifère concerné, gamme de débits exploitables, profondeur de l’aquifère , température), hydrochimiques (lorsqu’elles peuvent provoquer des problèmes de corrosion ou d’encroûtement de l’installation) ou règlementaires (présence d’un forage d’alimentation en eau potable captant le même aquifère à proximité) sont également fournies pour chaque maille d’interrogation (de taille 500 m x 500 m).
Exemple
L’outil permet de rechercher les informations par commune et accéder ainsi aux fiches récapitulatives du potentiel géothermique.
Cependant, l’échelle de réalisation de l’atlas étant régionale, la seule analyse de ces données ne peut et ne doit pas se substituer à une étude de faisabilité, portant sur une zone délimitée (comme la parcelle cadastrale), par des bureaux d’études compétents.