Bordeaux Métropole souhaite affirmer sa volonté de contribuer au traitement des grands enjeux écologiques globaux, au premier rang desquels se situe l’enjeu climatique. A ce titre, elle veut faire sa part des efforts demandés à la communauté internationale par la COP21, en retenant l’ambition d’être l’une des premières métropoles à énergie positive à l’horizon 2050 : cela implique pour le territoire de produire plus d’énergie à partir des ressources renouvelables qu’il n’en consomme.
Plusieurs phases de concertation ont permis d’élaborer le Plan d’action pour un territoire durable à haute qualité de vie, adopté en 2017. L’une des trois orientations stratégiques retenues est justement l’accélération de la transition énergétique, en réduisant de 40% ses consommations d’énergie et en visant 100% de couverture par les énergies renouvelables à horizon 2050 (dont plus de 30% produites sur son propre territoire).
Pour atteindre ces objectifs, le plan d’action prévoit une mobilisation massive des ressources géothermiques, dont Bordeaux Métropole peut bénéficier au vu de sa position dans le Bassin aquitain, et qui constitue l’un des meilleurs gisements français. Ce gisement a l’avantage d’être fortement diversifié, ce qui lui permet de répondre à de multiples besoins énergétiques selon les secteurs de la métropole. D’une part, les ressources profondes et chaudes peuvent alimenter des réseaux de chaleur qui chauffent un quartier (c’est le cas à Mériadeck et à Pessac-Saige depuis les années 80). D’autre part, les ressources moins profondes et tempérées (« géothermie de surface ») permettent produire du froid et du chaud, pour tous types et tailles de bâtiments, de l’habitat individuel à la zone d’activités.
La géothermie de surface est très utilisée dans certains pays européens et plusieurs régions françaises. Ses avantages sont éprouvés : économies d’énergie, compétitivité économique à moyen et long terme, abattement des émissions de CO2, intégration environnementale, disponibilité locale, réponse opérationnelle aux enjeux urbains du changement climatique (îlots de chaleur). Quelques installations sont fonctionnelles depuis plusieurs années sur Bordeaux Métropole : les Archives Municipales de Bordeaux, la Cité du Vin, etc.
Toutefois, malgré ces atouts et la richesse du sous-sol bordelais, la géothermie de surface reste encore confidentielle localement : son développement passera donc par une démarche proactive. Pour cela, il faut à la fois améliorer la connaissance des ressources du sous-sol à une échelle opérationnelle, identifier les secteurs sur lesquels ces ressources peuvent répondre aux besoins énergétiques des bâtiments, et porter efficacement ces informations à connaissance des décideurs pour faire émerger des projets concrets.
C’est l’objet du projet mené par le BRGM et Bordeaux Métropole, avec le soutien de l’ADEME, qui suit ces trois axes principaux :
- L’amélioration de la connaissance opérationnelle du sous-sol : les données sur les ressources géothermiques de la métropole sont actuellement éparses et disparates. Ce premier axe vise à affiner et consolider les connaissances, pour les rendre lisibles et disponibles en tout point de la métropole, à destination de tout porteur de projet potentiel. Ce volet intègre notamment la réalisation de cinq sondes géothermiques permettant d’évaluer finement la réponse thermique du sous-sol ; l’absence actuelle de données de ce type bloque la concrétisation de certains projets, ces acquisitions visent à y remédier.
- La détermination du potentiel à développer sur Bordeaux Métropole : il s’agit d’identifier les projets immobiliers ou bâtiments existants susceptibles d’exploiter cette ressource et d’en déduire le potentiel réel à long terme. Cette phase nécessite de mettre en adéquation la connaissance du sous-sol avec la connaissance des besoins énergétiques en surface, c’est pourquoi elle est conduite en concertation avec l’Agence Locale de l’Energie et du Climat (ALEC) de la Métropole Bordelaise et de la Gironde, qui appuie la métropole pour sa planification énergétique.
- L’accompagnement des porteurs de projets : c’est le volet opérationnel de la démarche pour initier tout de suite la mise en œuvre de projets de géothermie de surface, là où ils peuvent s’avérer pertinents. Les filières géothermiques sont rarement envisagées comme une énergie renouvelable opérationnelle à l’émergence de projets de construction ou rénovation sur la métropole, souvent par méconnaissance ; le BRGM accompagne les porteurs de projet en leur fournissant les éléments objectifs permettant d’identifier les ressources pertinentes pour leur projet, et en les aiguillant sur la démarche opérationnelle à suivre pour assurer une prise en charge appropriée par les professionnels de la filière.
Le projet a démarré en décembre 2018, et court jusqu’en 2021. Le Comité de Suivi intègre également l’Association Française des Professionnels de la Géothermie.