2 - Formations oligocène, miocène et quaternaire autour de la Garonne dans le secteur de Langon

Département : Gironde
Âge : 34 Ma
Formation : Oligocène / Miocène / Quaternaire
Carte géologique : 827, 828, 851, 852



Cette excursion permet :

  • d’observer plusieurs sources émanant du Calcaire à Astéries d’âge oligocène, visibles directement en sortie de la formation calcaire, ou au travers des terrasses alluviales de la Garonne ;
  • d’effectuer un tour d’horizon de la série géologique présente localement : falaises Oligocène des calcaires à Astéries, Miocène gréseux fossilifères (tous deux aquifères  ), et terrasses alluviales du Quaternaire ;
  • de s’intéresser à l’occupation du sol et particulièrement aux points de vulnérabilité de cette nappe   majeure contenue dans les calcaires à Astéries.

D’autres aspects annexes, étroitement liés à la géologie, voire à hydrogéologie, sont abordés :

  • les vignobles,
  • l’histoire de Saint-Macaire.

L’Oligocène représente un aquifère   d’extension régionale, exploité pour l’AEP   en Gironde principalement en rive gauche de la Garonne, et plutôt cantonné à l’irrigation en rive droite (lire l’article sur la description de l’aquifère Oligocène).
Comme dans le secteur de Blaye (cf. balade 1), le calcaire à Astéries est visible aux abords de la Garonne, affleurant jusqu’à Langon : il est sub-affleurant en rive gauche du fleuve, souvent recouvert par les terrasses alluviales qui s’échelonnent latéralement ; alors qu’en rive droite, il affleure en général sous forme de falaises, à la faveur des coteaux du plateau de l’Entre-deux-Mers.
Ce calcaire assure un relais entre les hautes et basses terrasses de la Garonne, dont il constitue le substratum entre Floirac et Langon.
A l’aval de Floirac et à l’amont de Langon, ce rôle de relais n’existe plus car les couches calcaires sont penchées sur un ensemble imperméable. Le pendage fait remonter la formation en surplomb de la vallée. De nombreuses petites sources signalent ainsi le contact des calcaires avec les marnes de l’Oligocène inférieur.
Cette inclinaison des couches est due à la structure géologique du « synclinal   de Podensac » qui met en contact l’aquifère   de l’Oligocène avec les formations alluviales entre Bordeaux et Langon.
D’une manière générale, la nappe   de l’Oligocène alimente la Garonne.

Les grès calcaires du Miocène se dévoilent dans les petites vallées affluentes à la Garonne. De faible épaisseur, ces grès, bien qu’aquifères  , ne présentent pas grand intérêt localement, renfermant une nappe   libre difficile à distinguer de celle de l’Oligocène.
L’aquifère   prend cependant plus d’ampleur en allant vers le sud-ouest, s’individualisant de l’Oligocène et devenant captif.

Les terrasses alluviales du Quaternaire aussi diversifiées soient-elles, constituent un revêtement non négligeable dans le secteur :

  • les alluvions récentes (de basse altitude) sont imperméables, constituant un obstacle à l’écoulement de la nappe   de l’Oligocène, d’où l’émergence de sources ;
  • les alluvions plus anciennes (à plus haute altitude) tapissent les abords de la vallée de la Garonne sous forme de terrasses. De nature hétérogène, elles forment des aquifères   de capacité limitée dont l’usage est essentiellement agricole et domestique. Elles constituent les terroirs de nombreux châteaux.

Les sources décrites dans cette balade hydrogéologique se situent le long de la Garonne. Il en existe une multitude ; les plus remarquables sont présentées.
D’un point de vue hydrogéologique, elles présentent toutes la même configuration : le contact entre l’aquifère   des calcaires de l’Oligocène et les terrasses alluviales récentes provoque l’émergence de la nappe  .

La région des Graves, qui porte le vignoble historique de Bordeaux, produit la seule appellation de France qui tire son nom de la nature de son sol : les graves. Outre d’exceptionnels vins rouges, cette grande région produit des vins blancs secs très recherchés et, dans les vignobles de Sauternes et de Barsac, des vins blancs moelleux et liquoreux considérés comme les plus grands du monde.
Si la nature graveleuse de ces terrasses donne leur nom à l’appellation, elles ne recouvrent pas toujours toutes les surfaces du vignoble. Le socle calcaire de l’Oligocène est souvent sub-affleurant dans la partie sud et de ce fait constitue le sous-sol des vignes dans la région de Pujols-sur-Ciron, Budos et Landiras. Les sols sont alors constitués d’une mince couche de sables et limons.
Les cours d’eau affluant à la Garonne ont déblayé les alluvions anciennes et mis à nu les formations calcaires de l’Oligocène et du Miocène, simplement recouvertes de quelques 50 à 60 cm de sables argileux, permettant la culture.
Dans le secteur du plateau de Beautiran, Portets, Arbanats, les sols sont très variés, généralement constitués de graves maigres et de sable.
Le caractère hétérogène de ces terrasses, associé au climat local qui est l’un des plus secs du Bordelais, confère à ces vins leur originalité.
(« Grand Atlas des Vignobles de France », par Benoît France, éditions Solar).