La sablière

>>> Visionnez la vidéo (1 min 45)

Une gravière est une carrière dans laquelle on extrait des graviers. Utilisés bruts ou liés à d’autres matériaux, les graviers vont servir pour la construction, la couverture des sols ou la filtration. Même principe pour la sablière, sauf qu’il s’agit d’une extraction de sables !

Les carrières et leur impact sur les eaux souterraines

Les gravières ou sablières mettent généralement à nu la nappe   souterraine. De ce fait, l’eau se retrouve exposée à l’air libre, ce qui peut induire des variations géochimiques de sa composition. De même, l’extraction ou le rejet des eaux de lavage peut engendrer une variation de la qualité de la nappe  .
Les principaux phénomènes affectant la chimie des eaux sont une saturation en calcite (dans le cas d’extraction d’un matériau calcaire) et le développement d’un phytoplancton, sous l’effet de l’ensoleillement. Moins connues, des répercussions physiques sur la circulation de l’eau souterraine peuvent également se produire.

Des règles strictes pour éviter les cônes de rabattement de nappe  

Depuis plusieurs années, les règlementations se sont considérablement resserrées de manière à limiter les nuisances sur l’environnement. L’extraction nécessitant un pompage de l’eau de la nappe  , il se formait un cône de rabattement induisant une diminution de son niveau aux alentours. Cet abaissement avait pour conséquence des perturbations dans les puits et forages voisins, très problématiques notamment pour l’irrigation. Aujourd’hui, il est interdit d’extraire à sec pour éviter la formation de cône de rabattement trop important. Des contrôles semestriels, voire mensuels, de la piézométrie sont devenus obligatoires.

Si le débit du prélèvement d’eau est supérieur au débit de la nappe, le niveau de la nappe va baisser jusqu’à créer un cône de rabattement (ou de dépression) ©CESEAU

Le phénomène de basculement

Un phénomène de basculement de nappe   peut également se produire si la zone d’extraction est trop étendue. En effet, le niveau piézométrique   de la nappe   libre a une pente naturelle, due à l’écoulement de l’eau vers l’aval. En creusant un trou pour extraire des matériaux, l’eau de la nappe   est alors à l’air libre et s’équilibre avec la pression de l’air. Elle « bascule » alors à l’horizontale, induisant une hausse de la piézométrie d’un côté et une baisse de l’autre. Pour limiter ce phénomène, les exploitants doivent creuser plusieurs petits bassins plutôt qu’un grand. Les matériaux qui restent entre les bassins permettent de faire tampon et de limiter le basculement de la piézométrie.

©CESEAU

Gravière et biodiversité ?

Du point de vue environnemental, les carrières étaient également responsables, il y a quelques années, d’un impact important sur la biodiversité. Les exploitations sont maintenant adaptées aux espèces endémiques présentes. Il existe une obligation pour l’exploitant de redonner au paysage son état naturel en fin de carrière, avec la présence d’étangs créant ainsi des zones humides où la nature reprend ses droits.
La durée d’exploitation est limitée. Une autorisation préfectorale est nécessaire, conférant par exemple dans les zones boisées, une durée maximale de 15 ans d’exploitation.

Pauline CORBIER, graviere img3hydrogéologue au BRGM Aquitaine et Jean Daniel ALLET, chef d’exploitation de la sablière Fabrimaco à Belin-Beliet

« La sablière Fabrimaco à Belin-Beliet met à jour ce que l’on appelle « la formation de Belin ». Ce sont des sables grossiers, très arrondis et blanchâtres, avec des graviers et une matrice argileuse. Cette carrière est remplie d’eau puisque la nappe   autour vient l’alimenter. Ce bassin   artificiel est un moyen pour nous de voir réellement la nappe   libre contenue dans les sables landais. On peut ainsi l’étudier plus facilement d’un point de vue quantitatif et qualitatif ».
Pauline Corbier
« On extrait des sables sous l’eau, jusqu’à 5 à 10 m de profondeur. Avec un débit de 250 m3/h, une pompe aspire l’eau et les matériaux, grâce à un bras avec au bout un cutter qui tourne et délite la matière. Nous effectuons ensuite un tri par granulométrie  , puis un nettoyage. Nous récupérons surtout les sables dont le diamètre est inférieur à 4 mm. Ils sont utilisés pour la fabrication du béton, pour l’assainissement ou par des négociants en matériaux. Les granulats supérieurs à 16 mm sont éliminés et ceux entre 4 et 16 mm, plutôt des graviers, sont recyclés et commercialisés ».
Jean-Daniel Allet

Zoom de la coupe lithologique synthétique de la carte géologique de Belin – Formation de Belin – Sablières de Ballion de Haut ©BRGM

Revenir en haut

A la recherche des eaux souterraines