4 - Formations sablo-graveleuses de l’aquifère du mio-Plio-Quaternaire dans le secteur de Salles

Département : Gironde
Âge : entre -15 Ma et 10 000 ans
Formation : Miocène / Pliocène / Pléistocène
Carte géologique : 826, 850



Cette excursion va vous permettre d’observer un aquifère   de surface : il s’étend dans la partie centrale et occidentale du Bassin   Aquitain, appelé le « Triangle Landais », terme qui désigne le triangle limité au nord par l’estuaire de la Gironde et la rivière Dordogne, au sud par l’Adour, à l’est par la Baïse et à l’ouest par l’océan Atlantique.

L’aquifère   étudié est composé de sédiments sablo-argileux déposés à partir du Miocène moyen jusqu’au Quaternaire. L’ensemble forme un « aquifère   multi-couches » présentant des niveaux argileux, d’extension et épaisseur très variables, pouvant séparer des formations réservoirs (voir les logs). L’aquifère   est dit « libre ou semi-captif ».

Ces dépôts néogènes, c’est-à-dire de la partie la plus récente de l’ère Tertiaire (regroupant le Miocène et le Pliocène), à quaternaires dépassent parfois 150 m d’épaisseur. Ils forment un ensemble de séquences sédimentaires déposées progressivement vers l’ouest et le nord (on parle de séquences progradantes   vers l’ouest et le nord). Ces séquences sédimentaires correspondent à différents stades de comblement de la plaine deltaïque que formaient à l’époque les Landes de Gascogne.
L’ensemble est recouvert par un manteau sableux d’origine éolienne : le Sable des Landes.

L’excursion propose d’observer la plupart de ces séquences (de la plus ancienne à la plus récente), ainsi que les formations situées à la base et au sommet de cet ensemble. Ce sont :

  • les grès calcaires fossilifères d’âge Miocène moyen,
  • séquence 1 : la formation des Sables fauves d’âge Miocène moyen,
  • séquence 4 : la formation d’Onesse d’âge Pléistocène inférieur basal (Quaternaire) - passant latéralement au nord à la formation de Béliet,
  • séquence 5 : la formation de Belin d’âge Pléistocène inférieur (Quaternaire) - passant latéralement au nord à la formation de Sadirac,
  • les formations de Castets-Marcheprime d’âge Pléistocène moyen (Quaternaire inférieur).

L’itinéraire décrit la série sédimentaire dans l’ordre stratigraphique :

  • en commençant à Salles,
  • en passant par Belin-Béliet au sud,
  • et en finissant à Lacanau-de-mios au nord.

Bordé au nord et à l’est par les massifs cristallins hercyniens (massif armoricain et massif central), et au sud par les Pyrénées, le Bassin   Aquitain a connu dans sa partie centrale et occidentale un comblement exclusivement détritique   pendant les 14 derniers millions d’années de son histoire. Sa partie la plus occidentale, les Landes de Gascogne, a servi d’ultime réceptacle aux dépôts pliocènes et quaternaires.

Dès le Miocène moyen, la régression   généralisée de la mer favorise la sédimentation continentale au sein du delta landais. Cette sédimentation s’est produite dans des environnements de réseaux fluviatiles divagants (se déplaçant au fil du temps) au sein d’une plaine d’inondation marécageuse.

Cet aquifère   de surface vient directement alimenter les aquifères   captifs plus profonds constitués des dépôts marins du Miocène inférieur. Il est aussi en relation avec le réseau hydrographique en contribuant au débit des cours d’eau. Le niveau de la nappe   évolue annuellement en fonction des phénomènes climatiques et des prélèvements agricoles.

Du fait de sa faible profondeur et de ses réserves importantes, il présente un intérêt économique primordial : irrigation des cultures, croissance du pin maritime, soutien d’étiage des cours d’eau, arrosages collectifs (terrain de sport…) ou individuels, industries et pompes à chaleur. Le nombre d’ouvrages le captant est très important, vraisemblablement supérieur à 10 000. Sur les départements de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne, les prélèvements agricoles, relativement mal connus, peuvent être estimés à plus de 200 millions de m3 par an.

Cet aquifère   est particulièrement vulnérable. En dehors de teneurs variables en nitrates et pesticides qui dépendent des activités de surface, il est caractérisé par des teneurs naturellement élevées en fer et parfois en métaux lourd, ainsi que des pH souvent acides.

Dans les Landes de Gascogne, on dénombre 256 sources et fontaines guérisseuses. Un véritable culte leur était voué ; très vivant jusqu’au milieu du XXème siècle, probablement lors des pèlerinages de Saint-Jacques-de-Compostelle, il est plus discret aujourd’hui.
Rares sont les villages qui ne possèdent pas leur fontaine guérisseuse ; les croyances autour de ces lieux soulèvent bien des interrogations. Le mystère des fontaines et de leur pouvoir de guérison perdurent… Un arrêt concerne l’une d’entre elles sur la commune de Belin-Béliet ; une occasion de voir, sur le terrain, l’expression naturelle en surface de ces aquifères   et d’avoir une explication hydrogéologique.