Les grandes étapes géologiques - Le Jurassique

Première extension marine

Pendant le Jurassique inférieur (Lias, -200 à -175 Ma) correspondant à un grand cycle transgressif/régressif (T/R) de 2ème ordre (Cubaynes et al., 1989), la mer envahit progressivement le continent, au fur et à mesure que le rifting téthysien progresse vers l’ouest, ouvrant la Téthys ligure et l’Atlantique central (Dercourt et al., 1993, 2000). Au Lias inférieur domine encore une sédimentation chimique (dolomies  ), traduisant localement un confinement passager (évaporites). Au Lias moyen s’amorce le passage à une sédimentation terrigène qui prévaudra au Lias supérieur avec le dépôt des marnes noires à Ammonites, pendant que la mer recouvre largement le bassin   d’Aquitaine (Delfaud, 1970, 1971).

Durant le Jurassique moyen (Dogger, -175 à -161 Ma) et le Jurassique supérieur (Malm, -161 à -145 Ma), l’enfoncement du substratum est assez homogène sur l’ensemble du bassin   ; une organisation est-ouest des domaines sédimentaires marins apparaît au cours des deux grands cycles T/R de cette partie du Jurassique, reflétant les effets de la tectonique distensive liée à l’ouverture océanique, qui progresse vers le nord à partir de l’Atlantique central.

A l’est comme à l’ouest, les environnements de vasières carbonatées sont le trait dominant de la sédimentation. La moitié occidentale du bassin   (Charentes, Médoc, Landes) est couverte d’une mer, relativement profonde où se déposent des marno-calcaires à céphalopodes (Hantzpergue, 1979). En revanche la moitié orientale (Périgord, Quercy, Haute-Garonne) est un domaine de mer peu profonde, siège d’une sédimentation à dominante carbonatée (Delfaud, 1970 ; Pélissié, 1985 ; Cubaynes et al. 1989, Rey et al., 1988, 1995).

Dans les régions abritées apparaissent des lagons, limités par des récifs de coraux. En bordure du Massif central, autour du môle de Montauban, le confinement est suffisant pour permettre le dépôt d’anhydrites. Ces deux domaines marins sont séparés par une zone de hauts fonds, de direction nord-sud, soumise à l’action des vagues, où se forment des oolithes  . Cette “barrière oolithique  ” se déplace légèrement selon les époques.

Le bassin d’Aquitaine au Jurassique (source : BRGM, 1986)

Vers le milieu du Jurassique supérieur (Malm), s’amorce un cycle régressif de la mer (Hantzpergue et Maire, 1981), qui s’accentue à la fin du Jurassique (Tithonien) et se traduit au début du Crétacé inférieur par l’individualisation de petits bassins confinés (Charentes, Quercy, Parentis, Adour).

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