Axe 1 - Caractérisation géologique et hydrodynamique des réservoirs
À l’heure actuelle, la compréhension du fonctionnement des aquifères de grands bassins sédimentaires repose en grande partie sur la corrélation des coupes géologiques disponibles aux puits en raccord avec la cartographie géologique de surface en bordure du bassin . Ce premier axe vise à améliorer la connaissance des réservoirs carbonatés du Secondaire du nord-est du Bassin aquitain à travers la combinaison de différents outils géologiques et hydrogéologiques : géométrie, changements de faciès , propriétés hydrodynamiques, caractérisations hydrogéologique et hydrochimique.
Objectifs
Permettre in fine de disposer d’une vision la plus claire possible de l’agencement des formations jurassiques et crétacées en Dordogne, Lot et Lot-et-Garonne ainsi que des variations de faciès latéral et horizontal. Cette vision claire ne peut être garantie qu’à travers :
- A. La précision de la lithostratigraphie de la pile sédimentaire du Bassin aquitain
- B. La caractérisation 3D de la géométrie des réservoirs et les changements de faciès synthétisés dans un modèle numérique.
Programme de travail
1. Retraitement de profils sismiques
| Le Bassin aquitain a bénéficié d’une longue prospection pétrolière à l’origine d’une couverture importante en profils sismiques dont beaucoup sont déjà retraités. Si la partie Est, Ouest et Sud de la zone d’étude est couverte par des lignes sismiques retraitées, ce n’est pas le cas de la partie Nord. Dans le cadre de ce projet, Un retraitement des lignes sismiques des années 70 et 80 disponibles dans cette région sera réalisé. |
Phase terminée
Durée prévue 18 mois
|
Avancées
- Juin 2021 : Les données brutes des campagnes sismiques sur les secteurs de la Tour Blanche, Saint Félix, Crempsoulie et Villiers ont été récupérées et contrôlées en mars 2021 : au total 38 lignes sismiques pour un linéaire total de 616,6 km. Leur retraitement a débuté en avril 2021.
- Début 2022 : les 38 lignes sismiques ont été retraitées et les images du sous-sol obtenues sont de très bonne qualité. Elles permettront de préciser l’agencement et la géométrie 3D des réservoirs aquifères , et pourront être mises à disposition des acteurs du territoire sans contrainte de confidentialité.
Valorisation des résultats
- Capar L., Marc S. (2022) – Retraitement de lignes sismiques en Aquitaine – Projet Eaux-SCARS. Rapport final. BRGM/RP-71658-FR, 31 p.
|
2. Recensement et acquisition de données diagraphiques
| Un calage biostratigraphique fin permet de corréler au mieux les niveaux réservoirs et d’évaluer leur connectivité. Pour ce faire, une compilation des données biostratigraphiques et une harmonisation des nombreuses lithostratigraphies proposées dans la littérature est nécessaire. En parallèle, l’inventaire des puits disposant de données de diagraphies sera effectué. Ces diagraphies sont la base du travail de corrélation et identification des réservoirs. |
Phase terminée
|
Avancées
- Février - mars 2020 : inventaire des données disponibles.
- Juin 2021 : Un premier inventaire des données publiques disponibles a été effectué en février-mars 2021. Une phase de concertation avec les acteurs du territoire (notamment syndicats d’eau) permettra d’identifier d’éventuelles données complémentaires, pour un état des lieux exhaustif..
- Depuis décembre 2021 : recueil des données de diagraphies auprès des acteurs du territoire (syndicats, bureaux d’études, opérateurs de mesures) ; ces données étant très disparates en termes de format et de qualité, un travail de numérisation et conversion est en cours, pour permettre leur bancarisation.
- Après une campagne de recensement et de validation de terrain, plusieurs forages ont été identifiés comme susceptibles d’être diagraphiés, dans des secteurs de lacunes de données. Après validation des accessibilités, les mesures ont été effectuées fin août 2023 : à Cézac (code BSS BSS002BGLG), à Miramont-de-Guyenne (BSS002AJAK), à Maurens (BSS001YQNX), à Milhac-d’Auberoche (BSS001XBYA) et à Vergt (BSS001XCAL).
Valorisation des résultats
- Une fois consolidées et mises en forme, les données seront partagées avec les acteurs du territoire.
- Les diagraphies acquises dans le cadre du projet seront mises à disposition des acteurs du territoire via la Banque du Sous-Sol. Il en sera de même pour les diagraphies récoltées et qui n’étaient pas disponibles.
|
3. Acquisition de données électromagnétiques (EM) héliportées
| Cette méthode géophysique permettra d’interpréter les contrastes de résistivité du sous-sol (localisation des réservoirs et de variations de faciès ) et d’imager la nature et la géométrie des faciès de l’interface Jurassique/Crétacé dans les zones bordières du bassin , où les formations du Jurassique passent sous recouvrement sédimentaire crétacé jusqu’à une profondeur d’au moins 200m. |
Phase terminée
|
Avancées
- Février 2020 : Inventaire des données disponibles + cadrage de l’emprise et de la profondeur d’investigation pour lancement de l’appel d’offre.
- Septembre 2021 : Acquisitions héliportées sur le territoire d’étude, pour un linéaire total de 1 291 km (+ 195 km sur le territoire voisin du Tarn-et-Garonne dans le cadre du projet ECORSE 82).
- Avril 2022 : Traitement des données brutes finalisé, intégration dans le logiciel d’interprétation.
- Le rapport concernant le traitement et l’inversion des données électromagnétiques héliportées est en cours d’édition (RP-72248-FR), il sera disponible en téléchargement public sur le site Infoterre.
Valorisation des résultats
- Espace cartographique : ouvrages avec diagraphies et position des panneaux électriques connus
- Le plan de vol est consultable sur l’espace cartographique.
- Reninger P.A., Raingeard A. (2022) - Traitement et inversion des données électromagnétiques héliportées acquises au cours des levés Eaux-SCARS et ECORSE 82. Rapport final V1. BRGM/RP-72248-FR, 26 p. - en cours d’édition
|
4. Plateforme scientifique de recherche et d’enseignement
| Cette plate-forme correspond à forage multiniveaux ou deux forages voisins en Dordogne en partie carotté(s) et diagraphié(s) réalisée dans une zone en déficit d’informations. Cette plate-forme permettra de définir les faciès sédimentaires, de contraindre les corrélations établies en subsurface et d’avoir un calage biostratigraphique précis. Une caractérisation hydrogéologique sera ensuite effectuée dans les aquifères du Crétacé et du Jurassique.
Cette plate-forme est réalisée sous maitrise d’ouvrage du Département de Dordogne. |
Phase prévue en 2022 - Projet suspendu
|
Avancées
- Août 2022 : Lancement par le Département de la Dordogne d’un marché pour désigner le Maître d’Œuvre de travaux.
- Le projet de plate-forme a fait l’objet d’un cadrage technique et juridique entre le BRGM et le CD24. Le cadrage financier avait été finalisé. Toutefois, le CD24, maitre d’œuvre du projet, a décidé de le suspendre au regard du contexte actuel.
|
5. Synthèse de l’ensemble des données : conceptualisation du modèle
| L’ensemble des données géologiques et géophysiques seront compilées afin de construire des transects de corrélation de faciès 2D à l’échelle de la zone d’étude en appliquant les principes de la stratigraphie séquentielle. In fine, le maillage des transects permettra d’obtenir une image plus précise des géométries sédimentaires et de définir l’étendue des aquifères multicouches et des aquitards du Bassin aquitain. |
Phase démarrée fin 2022
Durée prévue 9 mois
|
Avancées
- Juin 2022 : Lancement des sessions de travail d’interprétation des données. Confrontation aux données de calage disponibles (affleurements , descriptions de forages et diagraphies).
- Octobre 2023 : La première interprétation géologique des levés EM héliportés est finalisée. Les grands profils d’acquisition régionaux ont été retranscrits en autant de coupes interprétées ; ils mettent en évidence une importante structuration sous couverture, qui induit nécessairement une compartimentation marquée des aquifères jurassiques et crétacés. D’autre part, l’acquisition resserrée sur le bassin versant du Toulon permet une approche affinée en 3 dimensions de cette structuration, cohérente avec les observations hydrogéologiques antérieures.
La confrontation de cette interprétation avec les acquisitions hydrogéologiques permettra dans un deuxième temps de fournir des données étayées sur les géométries des entités hydrogéologiques.
Valorisation des résultats
- Rapport d’interprétation et mise en cohérence des nouvelles géométries obtenues en cours.
- Les nouvelles géométries obtenues doivent permettre d’alimenter les bases de données nationales (BSS, BDLISA) mais aussi les outils de modélisation.
Pour cette dernière action, les réflexions sont en cours pour faciliter la transposition dans le MONA (Modèle Nord-Aquitain)
|
Article mis à jour le 5 juin 2024